La 1ère étape

NOUS AVONS ADMIS QUE NOUS ÉTIONS IMPUISSANT DEVANT LA NOURRITURE ET QUE NOUS AVIONS PERDU LA MAITRISE DE NOS VIES

Jusqu’ici , j'utilisais le mot boulimique sans vraiment avoir admis qu'il me décrivait.
Je me servais de ce mot pour manipuler les autres et justifier mon isolement :
" Désolée, je ne peux pas sortir dîner...Je suis au régime...J'ai peur de craquer..."
La boulimie me distinguait des gens normaux et me permettait de m'apitoyer sur mon sort :

Toi qui n'a pas ce problème , tu ne peux pas comprendre

"Victime" de la boulimie, je polluais les autres avec mon obsession

Pourquoi est ce que tu fais une tête pareille ?
Parceque je sors d'une crise , voyons.

Otage de ma folie, mes proches devaient supporter mes brusques changements d'humeur,
endurer mes disparitions dans un isolement pervers,
pardonner mes silences,
ou écouter les détails de cette nouvelle rechute qui expliquait ma tristesse

A cette première réunion, l'acceptation de mon état de malade boulimique
était loin d'être acquise, elle s ébauchait à peine.

J'avais trébuché sur le verbe admettre car il m'était difficile d'admettre mon impuissance
devant la nourriture.
Je prenais ainsi conscience de mon extrême difficulté à m'accepter comme boulimique.
Face à cette difficulté l’intitulé de la première Étape me proposait une nouvelle équation
Dominique B
lA BOULIMIE ANONYME
12 ÉTAPES POUR VAINCRE LA DÉPENDANCE

en venant sur ce site échanger et travailler sur ma relation à la nourriture ,j'admets avoir un réel problème à la nourriture et pour moi c'est une grande étape et ce n'est que la première  

Chic , t'es pas la seule ma rechute le prouve : oh , juste un ptit bout de, après tout c'est pas grave et tatati et tatata, résultat : retour total à la case départ sauf les vomissements ( yen a quand même eu 2 il y a quelques semaines)...

...
Qui voudrait accepter pareille impuissance ?
N'allait on pas au contraire me donner la force de gagner le combat que je menais en vain depuis toujours contre la nourriture ?

En fait après avoir TOUT essayé si j'étais là, dans ce groupe, n'était ce pas pour demander de l'aide ?

Oui, et j'en avais dalleurs grandement besoin, parce que, chaque fois que j'affrontais la nourriture, elle m'anéantissait.

De deux chose l'une soit j'obéissais à un désir insatiable de continuer à manger, soit j'essayais de contrôler ma prise de poids par un régime....

C'est alors que surgissait à coup sur, un malencontreux anniversaire, Noël ou un voyage par exemple et je craquais bien sûr, car la boulimie se montre dans ce domaine toujours très généreuse.

Et pendant tout ce temps, loin de moi l'idée de demander de l'aide ! Comment pensais pouvoir m'en sortir ? Seule, dans l'isolement , par un auto contrôle forcené ?

On connait la faillite d'un tel système qui entraîne à coup sur dans l'excès alimentaire.

Dominique B
lA BOULIMIE ANONYME
12 ÉTAPES POUR VAINCRE LA DÉPENDANCE

Est ce cela être impuissante devant la nourriture ? Oui, et bien d'autres choses .Personnellement, mon impuissance devant la nourriture se traduisait par une perte de la liberté de choix, choix de la qualité des aliments (je mangeais surtout des sucres et des farineux) ou de leur quantité, car dans ce domaine je n'avais plus de limites

En fait je n'étais pas libre , je ne choisissais pas ce que je mangeais, c'était la boulimie qui décidait pour moi , je devais manger avec excès tout ce qui me tombait sous la main.

Je me servais aussi de la nourriture pour remplir une vide intérieur et pour échapper à la vie, à ses responsabilités et à ses demandes : "Continue de manger, tout ira mieux après" Je voulais ainsi faire coup double: diminuer la peine, la culpabilité la peur....Et augmenter le plaisir. En vain !

Je suis bien obligée de l'admettre : j'ai certains troubles du comportement alimentaire : mais n'y a -t-l pas des moments de répit ou je peux "contrôler" la nourriture ? Il ne m'est possible de répondre avec honnêteté à cette question qu'en m'en posant une deuxième : ces moments de prétendu "contrôle" ne sont ils pas de plus en plus rares et les rechutes de plus en plus longues et fréquentes ? Pour effacer les conséquences de ces rechutes sur mon poids n'ai-je pas déjà tout essayé, jusqu'à l'hospitalisation, pour suivre une cure amaigrissante ? Je m'étais alors goinfrée de pâtisseries juste avant de rentrer en clinique. Au bout de trois semaines comme je ne perdais toujours pas de poids, j'ai accepté d'ingurgiter n'importe quel diurétique et quantité d''autres médicaments donnés par les médecins. Et une fois sortie de la clinique , combien de fois ai je tenu avant la rechute ? Dix jours.

Dominique B
lA BOULIMIE ANONYME
12 ÉTAPES POUR VAINCRE LA DÉPENDANCE

L'idée de mon impuissance, la nécessité de la reddition devant l'impossibilité de me contrôler, notions nouvelles pour moi, me permettaient d'accéder à une compréhension plus approfondie de la boulimie , "maladie rusée, déroutante et puissante". Pour la première fois la description de ma condition boulimique m'était donnée et elle correspondait exactement à ce que je vivais chaque jour. Les faits étaient là, évidents, non seulement dans mon comportement alimentaire déréglé mais aussi dans tous les aspects de ma vie.Ces dérèglements que je les accepte ou non, quelle que soit la définition que je leur donne, me prouvent que je suis impuissante devant la nourriture.

Admettre cette impuissance c'est reconnaitre la réalité à mon sujet, et ce constat me libère. Si j'admets ma myopie, je ne vais plus gâcher mon énergie à vivre dans le brouillard en plissant les yeux à l'excès. Cela va me permettre de me faire fabriquer des lunettes qui me conviennent et je verrai clair. Refuser la réalité de ma condition boulimique, c'est comme vouloir arrêter un poids lourd qui fonce sur moi : je vais me faire écraser sauf si j'admets et j'accepte mon impuissance vis à vis d'un tel bolide et me retire de la route à toute vitesse.

Alors finalement suis je impuissante devant la nourriture ? Peut être bien après tout ! Mais que dois je admettre au juste ? Je dois admettre que j'ai une maladie , la boulimie, qu m'atteint à trois niveaux : physique, émotionnel et spirituel. Les changements exigés par mon rétablissement doivent se faire à chacun de ces niveaux

Admin a écrit:

Admettre cette impuissance c'est reconnaitre la réalité à mon sujet, et ce constat me libère. Si j'admets ma myopie, je ne vais plus gâcher mon énergie à vivre dans le brouillard en plissant les yeux à l'excès. Cela va me permettre de me faire fabriquer des lunettes qui me conviennent et je verrai clair. Refuser la réalité de ma condition boulimique, c'est comme vouloir arrêter un poids lourd qui fonce sur moi : je vais me faire écraser sauf si j'admets et j'accepte mon impuissance vis à vis d'un tel bolide et me retire de la route à toute vitesse.

j'adore cette comparaison !!!!!!!!!!!! et entièrement d'accord avec la nécessité d'admettre mon impuissance devant la nourriture .

oui parceque pour se faire écraser on va se faire écraser en comprmant bien en plus nerf sciatique , arthrose et lombalgie - je connais une boulmque qui a notre âge et marche avec des cannes.

pas compris pourquoi tu dis on va se faire écraser , développe sltp  

on va se faire écraser par le bolide de la boulimie lancée sur nous en pleine vitesse, et par le poids que nous prenons sur nos lombalgie artrhose et sciatiques communes.

Oulala alors j vai lui jeter une peau de banane !

C'est ça et que fais tu de la , non des 100 bananes ?

la boullimie m'atteint à trois niveaux (suite 1ère étape)

au niveau physique

Un besoin pressant et irrépressible me pousse à manger sans fin.
Comme pour beaucoup de boulimique certains aliments déclenchent en moi
l'irrésistible envie de continuer à dévorer toujours plus.
Ce mécanisme se manifeste de la façon suivante :
je ne peux prendre une seule bouchée de ces substances
sans réagir comme une droguée en manque :
je me ressers et mes gestes pour porter les aliments à ma bouche s'accélèrent,
je finis le plat ou le paquet,
puis j'avale tout ce qui me tombe sous la main.
Ces crises de boulimie peuvent être suivie selon les individus, de vomissements volontaires,
d'une période de jeûne
ou de séances intensives de sport pour ne pas prendre de poids...

Au niveau spirituel

La maladie des TCA comme celle des dépendance est une maladie physique, émotive et spirituelle

Aussi une maladie de l'âme.

Une âme perdue dans un désert spirituel dont la terre est fissurée par le manque de foi (confiance).

Manque de foi en quoi ? En soi, en les autres , en la vie, en la confiance, en un Dieu quel qu'il soit, bref , en tout.

Ce vide intérieur entretient l'isolement, la solitude, la peur , la tristesse, Dans l'incapacité de faire confiance, j'essaie de tout contrôler par une volonté acharnée.

Finalement il me suffit de poser un regard honnête sur tout ce que j'ai fait dans le domaine de la TCA pour retrouver en moi cette maladie. Elle m'atteint bien sur ses trois plans qui s’enchevêtrent et entretiennent mon mal être.

Les manifestations de la maladie avec leur chapelet d'émotions (honte, culpabilité, colère, ressentiment, dépression) , les essais de contrôle (jeune à mort, , régimes , vaccins anti graisse, isolement , hospitalisation, diète sans fin, régimes les plus fous et les plus nocifs pour la santé, hyper activité pour combler le vide) sont autant de preuves irréfutables de mon impuissance devant la nourriture que ce soit en boulimie ou en anorexie, il est peut être temps d'abandonner l'illusion selon laquelle un jour j'aurai le contrôle sur la nourriture ou sur mes comportement autour de celle ci et qu'à partir de là je reprendrai définitivement le contrôle sur moi même..

Extrait la boulimie anonyme Dominique B

c'est quoi un vaccin anti graisse ?

je sais pas - c'est dominique b qui écrit et c'est pas moi - un truc de charlatan...

je suis jamais tombée dessus, si c'était arrivé, je l'aurais sûrement testé.

ha ok ,moi les vaccins je suis très réticente

Surtout les vaccins anti graisse ....Quoique ce serait cool... 

 

Pourquoi cette complète impuissance, cette défaite totale est elle si difficile à admettre pour le boulimique ?
Debout devant le réfrigérateur ouvert, en train de vider son contenu, je peux très bien observer consciemment que j'ai un comportement anormal devant la nourriture. Intellectuellement, je comprends que j'ai un problème réel qui m’inquiète et dont l'ai même honte. A ce niveau conscient j’admets que je suis boulimique. Mais inconsciemment , à un niveau plus profond, dans mon cœur, je nie cette réalité, je me cache la vérité sur mon comportement, je refuse d'en admettre les résultats sur mon poids: " A plus de 100 kilos, je sus seulement un peu ronde et dotée d'un bon appétit" Ainsi, je défie les faits et réfute les preuves que m'apporte mon comportement. Je ruse avec moi même, (mon éternel régime commencé le matin est brisé à 10 heures, je veux me convaincre que le problème est momentané : "Un jour viendra ou je mangerai normalement", " la fin de cette diète, mon métabolisme aura changé" . "je mange parce-qu’on est en hiver, cet été tout ira bien, je ne ferai plus de crise.

Ce niveau inconscient m'empêche de renoncer à l'excès de nourriture , et d’entreprendre TOUTES les actions qui me permettraient de m'en sortir.

’entreprendre TOUTES les actions qui me permettraient de m'en sortir. :

liste des aliments pièges
définitions de mon abstinence alimentaire : pas la première bouchée de ces aliments piège
prièrre méditation visualisation créative
manger doucement
peser mes aliments
vérifier que ce que je mange est valable au niveau maintenir son poids et non groosir : quand je grosss j'outremange, la balance ne ment âs
prier médter penser etc etc

Je suis en conflit avec moi même, et, pour me soigner, je reste dans les demi-mesure qui ne donnent rien...

Quand j'admets en plus profond de moi que je sus impuissante devant la nourriture, je ne suis plus en conflit avec moi même. Je perçois la réalité à un niveau conscient mais je ne me voile plus la face. Je la perçois et l'accepte également à un niveau inconscient. Je ne me bats plus, j'abandonne la lutte et d’accepter la vie dans les termes qui me sont donnés. J'accepte que je suis boulimique et, un jour à la fois je fais ce qu'il faut pour m'en sortir. Si je trébuche je reprends immédiatement le chemin du rétablissement car je sais maintenant qu'il est inutile de le nier je suis impuissante devant la nourriture.

"Inutile de le nier" c'est facile à écrire, mais admettre cette impuissance devant la nourriture au plus profond de soi reste une démarche exigeante qui demande une rigoureuse honnêteté. Comme avec toute dépendance, l'acceptation de cette impuissance est une question de temps et de souffrance. Il est douloureux de renoncer à manger tout ce que je veux comme je le veux, quand je le veux. Mais conserver ce mode d'alimentation anarchique provoque à coup sur un cortège de crises de boulimie de plus en plus rapprochée et destructive. C'est la douleur certaine qu'entrainerait le continuation de ces crises de plus en plus graves qui me fait accepter mon impuissance devant la nourriture. Douleur certaine qu s'aggrave avec le temps puisque la boulimie est une maladie progressive.
Reprenons le livre Alcoolique Anonymes appelé communément le gros livre, en remplaçant à la lecture "alcoolique" par celui de "boulimique" :"Nous sommes tous convaincus que les alcooliques de notre catégorie sont aux prises avec une maladie qui s'aggrave avec le temps.

Je ne deviens prête à tout et surtout à renoncer à la drogue nourriture que lorsque la souffrance de continuer de manger de façon compulsive dépasse la douleur d'arrêter la boulimie. C'est cela "toucher le fond". C'est à chacun de déterminer s'il ou elle l'a déjà atteint. Pour ma part, c'est chose faite, j'ai déjà touché le fond et j'ai payé très cher mon droit au rétablissement : quoiqu'il arrive je m'y accroche et refuse de faire marche arrière. Cette terrible maladie m'a déjà trop abîmée.